Autrefois, on considérait que le diseur n’était une page blanche. Il n’était là que pour servir un texte, être son passeur. Désormais, on a compris (ou on a senti) que la présence incarnée du diseur apportait un surplus à la présence du texte. En plus de lui donner une présence, il lui donne une épaisseur toute particulière. Le diseur n’est plus seulement l’emblème du texte, il en devient le corps. Il n’est plus la transcription de la pensée, mais sa manière d’être au monde. Le diseur c’est la parole du texte en ce sens que si le texte est une pensée, le diseur est le corps de cette pensée. Il n’est pas seulement la manière d’être du texte mais sa manière d’exister.
Cette expression vient du livre de mon professeur Jean-Laurent Cochet, “L’art et la technique du comédien, comme un supplément d’âme”.